La NO NAIME CIE présente LA PIERRE de MARIUS VON MAYENBURG, Texte original “Der Stein” traduit par René ZAHND, Hélène MAULER (© L’Arche 2010). Mise en scène de Sandra MORENO, lumières, images et sons de Vincent TULLI
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Prochaine représentation à POISSY le 1er juillet 2023 à 16H00, au théâtre Blanche de Castille, dans le cadre du festival de théâtre amateur de POISSY, sur invitation du CODATYV
Nouvelles représentations à Paris le 25 et 26 mars 2023, à la Maison des Pratiques Artistiques Amateurs rue Breguet
LA PIERRE En 1993, trois femmes, Witha la grand-mère, Heidrun sa fille, et Hannah sa petite-fille se retrouvent à DRESDE (ex RDA) dans ce qui fut autrefois leur maison de famille achetée en 1935 à un couple juif contraint à la fuite. La réunification de l’Allemagne leur a rendu ce bien qu’elles avaient à leur tour abandonné en 1953 pour passer à l’Ouest.
Ecrite en 2005, la pièce LA PIERRE traite de la mémoire familiale et met en scène des fantômes qui ne veulent pas être oubliés, qui interdisent d’être tranquilles.
L’auteur MARIUS VON MAYENBURG Marius VON MAYENBURG est né à Munich en 1972. Après des études de langues, littérature et civilisations allemandes anciennes, il s’installe en 1992 à Berlin où, de 1994 à 1998, il suit au conservatoire les cours d’écriture scénique de Yaak KARSUNKE et Tankred DORST. Ces pièces sont traduites et jouées en Europe et dans le monde. Marius VON MAYENBURG : « S’il y a dans la pièce des passages où la vérité n’est pas établie de façon définitive, cela a sûrement un rapport avec le fait que, pour de nombreuses histoires, je ne sais pas si elles sont vraies ou pas. Bien des choses tirent leur propre véracité du fait qu’on nous les répète suffisamment souvent. Une telle incertitude est impossible à lever : où est le vrai parmi tous ces détails, ou mieux : qu’est-ce qui est vrai et à quel niveau ? – cette imprécision est typique de notre situation actuelle, de notre point de vue sur le passé. En tout cas, je ressens cette incertitude face à la génération de mes grands-parents. Et je crois que ce manque de netteté n’est pas seulement le fait de cette génération. J’en suis devenu bien plus conscient en écrivant : à savoir que la fabrication de mensonges correspond à un besoin, à un déficit qui se trouve des deux côtés – chez le menteur et chez celui à qui l’on ment. » Entretien paru dans la revue Theater Heute en octobre 2008.
Biographie de Sandra MORENO metteur en scène
Après des études au sein des conservatoires parisiens et à l’ESAD, Sandra MORENO joue dans une quinzaine de films de cinéma, autant de pièces de théâtre et de téléfilms.
En parallèle, elle fait ses débuts en production, et en tant que régisseur et assistante mise en scène.
À l’été 2010, elle devient Assistante de production pour les Galas du Festival «Juste Pour Rire» à Montréal, où elle résidera plusieurs années.
De retour en France et riche d’un parcours multiculturel, elle crée sa propre société de production Morelli Productions et réalise de nombreux contenus audiovisuels, aussi bien artistiques qu’institutionnels.
Son premier court-métrage de fiction, sorti en 2021, est programmé depuis dans différents festivals.
Depuis 2019, Sandra met en scène également La No-Naime Compagnie d’abord avec “Rêves” de Wajdi Mouawad et aujourd’hui “La Pierre” de Marius von MAYENBURG.
Distribution de LA PIERRE
Photos de la représentation du 5 février 2023 salle Sim Lacaze à MAISONS LAFFITTE
LA PIERRE en dates dans le contexte historique de l’Allemagne
le pitch
1935 : dans l’Allemagne nazie, un couple juif, les Schwarzmann, doit vendre sa maison de Dresde
1945 : la ville de Dresde est bombardée
1953 : les nouveaux propriétaires de la maison, les Heising, fuient le régime communiste de la RDA -Dresde est situé à l’est- pour se réfugier à l’ouest
1978: alors que la maison est transformée en plusieurs appartements, la famille Heising, réfugiée à l’ouest, retourne en visite dans la maison
1993 : après la chute du mur de Berlin, les Allemands de l’Est qui ont fui à l’ouest, sont réintégrés dans leurs biens et la famille Heising revient prendre possession de la maison
L’histoire
1935, la montée du nazisme
La défaite de 1918 marque non seulement le régime de Weimar, mais le IIIè Reich qui est une protestation contre les conditions de reddition imposées par les vainqueurs. C’est sur ce terreau que se construit l’avènement du parti ouvrier allemand national socialiste dirigé par Adolf HITLER. L’incendie du Reichtag dans la nuit du 27 février 1933 consacre la disparition de la république de Weimar. Tous les appareils syndicaux, socialistes, chrétiens, libéraux, après avoir essayé de s’intégrer au nouveau régime, se sont dissous ou ont été supprimés dès le mois de mai 1933. Est créée une organisation unique, le Front allemand du travail ou D.A.F. Le D.A.F est étroitement lié au Parti, représenté dans chaque entreprise par un échelon de propagande et de surveillance. L’adhésion au Parti devient pratiquement une obligation pour les fonctionnaires dès 1937, en raison du serment de fidélité au Führer imposé par la loi du 26 janvier 1937. Toutefois des Allemands ont résisté à l’idéologie et la doctrine nazie, et parmi eux les Eglises protestantes et catholiques, car elles apercevaient les prolongements métaphysiques et religieux de celles-ci, notamment de substituer au christianisme une religion nouvelle fondée à la fois sur l’ancienne mythologie des peuples germaniques et sur l’exaltation de la race.
Le camp de concentration de DACHAU est construit dès 1933, et BUCHENWALD en 1937.
1945, le bombardement de la ville de DRESDE
Le bombardement de la ville de Dresde eut lieu du 13 au 15 février 1945. Il détruisit presque entièrement la ville allemande de Dresde, dans le cadre d’un bombardement combiné en bomber stream. L’United States Army Air Forces (USAAF) et la Royal Air Force (RAF) utilisèrent des bombes incendiaires notamment à la thermite. Les bombes classiques et à retardement furent aussi utilisées. L’évaluation actuelle du nombre des victimes se situe autour de 35 000 morts (dont 25 000 corps identifiés). Les services de renseignements occidentaux étaient arrivés à la conclusion que la Wehrmacht allait déplacer 42 divisions (un demi-million d’hommes) vers le front de l’Est, alors proche de la ville, et les services soviétiques avaient signalé d’importants mouvements de trains sur le centre de triage de Dresde (en fait, des trains de réfugiés fuyant l’avance de l’Armée rouge qui effectuait l’offensive Vistule-Oder). Les états-majors pensèrent que la ville servirait de nœud logistique pour ce transfert. Les historiens sont unanimes pour souligner la beauté de la ville, le caractère artistique et touristique de la capitale de l’ancien Royaume de Saxe (d’où son surnom « Elbflorenz » : la Florence de l’Elbe) concrètement illustré par les manufactures de porcelaine de Saxe, appelée en anglais « Dresden China ». La ville était aussi appelée par la propagande « Lazarett-Stadt » (la ville-hôpital) avec 22 hôpitaux, des écoles et bâtiments publics convertis pour soigner les blessés du front, ayant été ajoutés aux grands hôpitaux de la ville. Leur toit était peint en blanc avec une croix rouge, rassurant encore davantage les habitants. Contrairement aux autres grandes villes, il n’y avait donc pas eu de plan étendu de protection avec grands abris anti-aériens. Le 28 mars 1945, Winston Churchill s’interrogea dans une note d’état- major sur l’opportunité de ce bombardement.
l’Albertstadt, le fort militaire de Dresde, n’a pas été bombardé.
1953, la partition de l’Allemagne
Après la défaite allemande, le partage et l’occupation du pays par les forces alliées, à partir de 1946, le climat international se détériora, l’Allemagne devenant progressivement un enjeu de la rivalité entre l’U.R.S.S. et les Anglo-saxons. On assista dans les deux parties de l’Allemagne au développement d’un processus institutionnel qui aboutit à l’automne 1949 à la naissance de deux organismes étatiques : la République fédérale et la République démocratique. L’octroi en 1954-1955 de la pleine souveraineté à chacune des Républiques par son protecteur respectif officialise la coupure de l’Allemagne en deux états.
1993, après la chute du mur de Berlin et réunification de l’Allemagne
Après la chute du mur de Berlin, le 9 novembre 1989, les négociations sur l’avenir des deux Allemagne débutent, le 30 janvier 1990, Mikhaïl Gorbatchev accepte le principe de la réunification allemande. Désormais, les modalités politiques de l’unification sont discutées (calendrier de l’évacuation des troupes soviétiques, indemnités, condition de l’intégration des territoires est-allemands, place de l’Allemagne dans l’Europe et dans l’OTAN). La négociation entre les deux Allemagne et les quatre puissances présentes sur le sol allemand depuis 1945 (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France et URSS) débouche sur le traité d’unification dit « traité 2 + 4 ». Il entre en vigueur le 3 octobre 1990 et fixe le processus d’intégration des cinq Länder (qui formaient auparavant l’Allemagne de l’Est) à la République fédérale d’Allemagne. Berlin est consacrée « capitale de l’Allemagne », et, le 3 octobre « jour de l’unité allemande » devient le jour de la Fête nationale.